vendredi 30 novembre 2018

Présent !


Partage, par Camille, d'écrits d'Eckhart Tolle sur l'état de présence. Plus l'identification à la pensée, au mental, au "faux moi", se joue dans les aventures collectives, comme dans toute aventure, plus la communication entre les personnes se complique. Au lieu d'être des simples outils pratiques, ce qu'ils sont, ces éléments deviennent des choses à défendre, sous peine de perdre son "identité". Des problèmes, des conflits surviennent. Ceci n'est pas mal. C'est juste là pour apprendre à se sortir de ces situations, comme on chercherait naturellement à se sortir d'un bourbier, plutôt que de vouloir à tout prix y rester ! Ces situations sont pourtant vouées à se répéter tant que l'on n'a pas compris ce qui en est à la source en soi. Commencer à voir et se détacher de ces schémas habituels d'identification, être de plus en plus présent à ce qui est, permet de franchir un cap, pour soi-même, puis pour élaborer des choses ensemble. Avec l'association Ciel-ou-vert, une proposition d'ateliers de la présence est en germination, en plus des autres rendez-vous habituels mentionnés dans l'agenda. Quelques aménagements pratiques d'accueil sont en cours. Pour l'instant, on vous dit simplement bonne lecture et à bientôt !





HOP :


"Les dogmes - religieux, politiques, scientifiques - naissent de la croyance erronée selon laquelle la pensée peut englober la réalité ou la vérité. Ils sont des prisons conceptuelles collectives. Le plus curieux, c'est que les gens adorent leur cellule, car elle leur donne un sentiment de sécurité et la fausse impression de savoir.
Rien n'a infligé à l'humanité plus de souffrance que ses dogmes. Tout dogme finit tôt ou tard par s'effondrer, oui, car la réalité finit par révéler sa fausseté ; mais si l'on n'en voit pas l'illusion fondamentale, il sera remplacé par d'autres.
Quelle est cette illusion fondamentale ? L'identification à la pensée."

(...)

"Le domaine de la conscience est trop vaste pour être saisi par la pensée. Lorsque vous ne croyez plus tout ce que vous pensez, vous sortez de la pensée pour voir clairement que le penseur n'est pas votre être essentiel."

(...)

"Chaque fois que vous portez attention à un élément naturel parvenu à l'existence sans intervention humaine, vous vous délivrez de la pensée conceptuelle et participez, dans une certaine mesure, au lien avec l'Être où existe encore tout ce qui est naturel.
Pour porter attention à une pierre, à un arbre ou à un animal, il ne s'agit pas d'y penser, mais de le percevoir, de l'entretenir dans votre conscience.
Une part de son essence vous parvient alors. Lorsque vous sentez le calme de cet être, ce calme émerge en vous. Vous le sentez reposer dans l'Être - uni à sa nature et à son espace. En prenant conscience de cela, vous arrivez, vous aussi, à un espace de repos au fond de vous."

"En vous promenant, en vous reposant dans la nature, accordez-lui votre respect par une présence entière. Soyez calme. Regardez. Ecoutez. Voyez comme chaque animal, chaque végétal est tout à fait lui-même. A la différence des humains, il ne s'est pas scindé. Comme sa vie ne dépend pas d'une image mentale de lui-même, il ne se soucie pas de la protéger ni de l'améliorer. Le cerf est lui-même. La jonquille est elle-même.
Tout, dans la nature, est uni non seulement en soi, mais aussi à la totalité. Rien ne s'est retiré de la trame de l'univers en proclamant une existence séparée : "moi" et le reste de l'univers.
La contemplation de la nature peut vous libérer de ce "moi", le grand fauteur de troubles."

(...)

"Comme vous n'avez pas créé votre corps, vous ne pouvez contrôler ses fonctions. Une intelligence plus grande que le mental humain est à l'oeuvre. Cette même intelligence soutient la nature entière. Pour vous en rapprocher davantage, il vous suffit de prendre conscience de votre propre champ d'énergie intérieur - cette vitalité, cette présence stimulante dans le corps."

Eckhart Tolle dans Stillness speaks, 2003 (titre traduit dans l'édition française par L'art du calme intérieur - bof, bof... sans jugement aucun ;)).

[Avec un grand, grand parfum de Jiddu Krishnamurti :)]

[Et un autre parfum vient : "Il repose en lui-même comme une pierre sur le sable", oui Stig Dagerman... Et oui... l'illusion du temps : "Je soulève donc de mes épaules le fardeau du temps et, par la même occasion, celui des performances que l'on exige de moi. Ma vie n'est pas quelque chose que l'on doive mesurer." in Notre besoin de consolation est impossible à rassasier]




HOP :

"Dès que vous dépassez le plan de la survie, les questions du sens et de la raison d'être se mettent à avoir une importance primordiale dans votre vie."

(...)

"Aussi longtemps que vous serez inconscient de l'être, vous chercherez une signification seulement dans la dimension du faire et du futur, autrement dit dans la dimension du temps. Et toute signification ou satisfaction se transformera en déception à un moment donné et sera invariablement détruite par le temps. La signification que nous trouvons sur ce plan n'est que relativement et temporairement vraie.
Par exemple, si l'éducation de vos enfants donne un sens à votre vie, que se produira-t-il lorsque ceux-ci n'auront plus besoin de vous ou ne vous écouteront plus ? Si le fait d'aider les autres donne un sens à votre vie, vous dépendez des autres plus que de vous pour continuer à donner un sens à votre vie et à vous sentir bien. Si c'est le désir d'exceller, de faire et de réussir qui donne un sens à votre vie, que se passera-t-il si vous ne réussissez jamais ou si votre bonne étoile vous abandonne un jour, comme cela se produira probablement ? Il vous faudra alors recourir à vos souvenirs et à votre imagination, compensation bien maigre pour donner un sens à votre vie. "Réussir" dans un domaine quelconque n'a de sens que si des milliers ou des millions de gens ne réussissent pas. Il faut donc que d'autres êtres humains échouent pour que votre vie ait un sens.
Je ne dis pas qu'aider les autres, prendre soin de vos enfants ou viser l'excellence soient des choses sans valeur. Pour bien des gens, ces activités constituent une importante partie de leur raison d'être dans le monde concret. Mais cette raison d'être extérieure est toujours relative, instable et impermanente. Cela ne veut pas dire qu'il faut vous abstenir de vous engager dans ces activités. Cela veut dire que vous devez les harmoniser avec votre raison d'être première et intérieure pour donner un sens plus profond à ce que vous faites.
Si vous ne vous alignez pas sur votre raison d'être première, tout objectif que vous vous donnerez, même si c'est de créer le paradis sur Terre, sera un produit de l'ego et sera détruit par le temps. Tôt ou tard, il mènera à la souffrance. Si vous ne tenez pas compte de votre raison d'être profonde, peu importe ce que vous ferez, même si cela a l'air de nature très spirituelle, l'ego s'immiscera dans le comment et le moyen viendra corrompre la fin. Le dicton qui dit que "La route vers l'enfer est pavée de bonnes intentions" met le doigt sur cette réalité. Autrement dit, ce ne sont ni vos activités ni vos objectifs qui sont primordiaux. C'est l'état de conscience dont ils émanent qui l'est. L'accomplissement de votre raison d'être première jette les bases d'une nouvelle réalité, d'une nouvelle Terre. Une fois que les bases sont là, votre raison d'être extérieure prend une forte coloration spirituelle étant donné que vos objectifs et intentions ne font qu'un avec la pulsion évolutive de l'univers."

(...)

"Ne laissez pas un monde de folie vous dire que la réussite est autre chose qu'un moment présent réussi."

Eckhart Tolle dans A New Earth, 2005 (Nouvelle Terre).


HOP :

"Dès l'instant où vous prenez conscience que vous n'êtes plus présent, vous l'êtes. Chaque fois que vous pouvez observer votre mental, vous n'êtes plus pris à son piège. Un autre facteur est entré en jeu, quelque chose qui n'appartient pas au mental, la présence en tant que témoin."

(...)

"Voyez si vous pouvez en même temps être en contact avec votre corps subtil. Maintenez une partie de votre attention vers l'intérieur. Ne la laissez pas se tourner entièrement vers l'extérieur. Sentez votre corps entier de l'intérieur, comme un seul et unique champ énergétique. Comme si vous écoutiez ou lisiez avec tout votre corps."

Eckhart Tolle dans The power of now, 1999 (Le pouvoir du moment présent).




Hop, hop, hop, hop, hop...